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Ego mezzo, ego forte : variations sur un même thème
2 novembre 2005

Lis tes ratures

olia25ok

"La littérature, la vraie littérature, ne saurait être avalée d'un trait comme une potion bienfaisante pour le coeur ou pour le cerveau. La littérature doit être émiettée, disséquée, triturée ; vous devez sentir son parfum délicieusement âcre dans le creux de votre main, vous devez la mastiquer, la rouler sur votre langue avec délices ; alors, et alors seulement, vous apprécierez son incomparable saveur à sa juste valeur, et ces fragments, ces miettes redeviendront un tout dans votre esprit, révélant la beauté d'une unité à laquelle vous avez donné un peu de votre propre sang."
V. Nabokov

Un homme de plus qui essaie - non sans pertinence - de justifier l'existence de disciplines telles que la stylistique, la poétique, la rhétorique... Il s'en faut de peu pour que l'on y croit. Mais la littérature de la perception, et de l'émotion brassée dans ce receptacle imprévu qu'est le lecteur ne nécessite pas, dieu merci, de pré-machâge de l'oeuvre, ni de distorsions critiques hypothétiques et interminables. Ceci dit, certains sentiers littéraires restent impénétrables pour l'oeil du néophyte. Il faut parfois, je le reconnais, creuser de concert avec l'auteur qui, comme le dieu de Claudel, "écrit droit avec des lignes courbes". Pas de vraie ou de fausse littérature, mais le plaisir de lire, de s'imprégner ou de chercher encore : un curieux mélange, où toutes les littératures sont bonnes. Qui doutait encore de la persistance de l'élitisme ? Cetainement pas nos grands littérateurs contemporains, qui n'admettent guère dans leurs hautes réflexions des oeuvres catégorisées dans le domaine grand public. N'en déplaise à un certain Michel.

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