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Ego mezzo, ego forte : variations sur un même thème
8 novembre 2005

Vers épidermiques

"La poésie c'est le chant intérieur."
F. R. de Chateaubriand

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Nina

Sur la peau... La poésie s'inscrit. Qui y est encore sensible ? Les vers n'évoquent aujourd'hui que la tombe. Et la musique des mots ? La musicalité ? Elle résonne pourtant en chacun, elle trouve écho en moi. Les vers qui se tordent, se torturent, la folie des grands mots... Les vers sont des fièvres exemplaires, qui se prononcent, qui s'exclament, qui font un bruit de gorge, un bruit de fond, un bruit de tréfonds. La poésie est dérangeante. Mon poème de chaque jour, accouché lentement, mes vers sont un peu tristes, ils voient le noir, ils broient du gris. Grimaces, ce sont des vers outrés qui s'étirent hors de moi, les vers de la peur, des vers déçus de se finir ; ils avortent à la porte des autres, car les oreilles ferment leur porte. La poésie ne sert à rien : l'inutile, c'est donc d'irriguer les cerveaux et les âmes, d'apaiser les esprits. Les vers sont vacants. La poésie latente. L'inutile est de se dire. On ne se dit pas. Qui m'a déjà dit un poème ? Je ne me souviens pas. Donnez-moi des vers, j'irai vers la poésie. Elle retentit encore faiblement. On dirait qu'elle s'éteint. Mes vers sont sortis. Je n'en ai pas eu d'autres. Je ne me dirai plus. La poésie reste à même la peau. Elle ne sort plus, elle n'entre pas. Elle s'écrase sur l'épiderme: qui peut encore la lire?

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